Machines à communiquer T1
par Pierre Schaeffer
Genèse des simulacres
Crédits & contributions
- ÉditeurSEUIL
- Parution01 novembre 1970
- CollectionPierres vives
Prix TTC
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Tout comme les industriels de la machine à vapeur, en chapeau claque, pensaient pouvoir perpétuer les mœurs bourgeoises, les administrateurs d’aujourd’hui demandent à l’ordinateur de compter les coups au but de leur loto culturel. Jamais on n’a tant parlé de culture et d’éducation, jamais on n’en a tant fabriqué, diffusé, communiqué, grâce aux multiplicateurs hertziens ou magnétiques, alors que venait de changer, en cinquante ans, la nature même des contenus et des langages. C’est en professionnel des mass media, mais aussi et surtout en contemporain de leur genèse – celle, dit-il, des "simulacres" - que Pierre Schaeffer entend, dans le premier tome d’une trilogie, reprendre les péripéties de leur irruption trouble-fête. Tout comme il avait déjà, dans le Traité des objets musicaux , constaté que deux systèmes de représentation ne sauraient si facilement coexister, que l’un s’édifie sur les ruines de l’autre, il décrit, en cinq "étapes", les phases de cette étrange mutation : du texte muet au son parlant, de la TSF à la TV, du bachot de papa à l’ "école parallèle". Tandis que les Instituts de Statistique s’évertuent à compter les oui et les non, il s’agit du peut-être . Tandis que les rapports officiels postulent le meilleur des mondes cent pour cent culturel, où l’information serait "complète, exacte, mesurée, impartiale, et libre…" l’auteur a l’ambition de renouveler l’analyse conventionnelle, en proposant une méthode d’approche expérimentale. Les tomes suivants annoncent la tendance et ménagent à cet ouvrage le rôle de préambule méthodologique, et aussi d’inventaire de matériaux professionnels quasi historiques – pas moins de trente cinq années – cependant que Pierre Schaeffer tire, dès ce volume, les conclusions les plus importantes de sa "recherche appliquée" : le projet d’une structure satisfaisante pour ces offices de radiotélévision, qu’ils soient ou non français, dont l’introuvable statut ne jaillira jamais de modèles périmés.
