Second Manifeste camp
par Patrick Mauries
Crédits & contributions
- ÉditeurSEUIL
- Parution01 mai 1979
- CollectionFiction et Cie
Prix TTC
Manque sans date
Momentanément indisponible, sans date de réassort connue.
Voici l’histoire, possible, de ce texte : en 1964, Susan Sontag publie dans un recueil d’essais une série de Notes on camp , qui est à sa manière une petite contribution à l’histoire des sensibilités : elle analyse une façon de parler, de voir les choses et la vie, qui prend dès lors consistance et se diffuse à travers les Etats-Unis. Le camp, le « style » camp est à la mode, il fleurit, s’use, lasse, s’éteint. Un lecteur étranger, tombant par hasard sur le livre, se laisse fasciner, relit, oublie, écrit enfin, quelques années plus tard, le présent ouvrage. Le camp n’est pas tout à fait le « dandysme », ni non plus simplement une « sophistication » – comme le genre « zazou » de l’après-guerre, ou le « punk » d’aujourd’hui. Il participe d’un peu tout cela, de Brummel comme du romantique new-look. Mais il faudrait y ajouter quelque chose de plus indéfinissable, à la frontière où celui qui s’exprime, par tout ce qui peut se voir ou s’imaginer de lui, prend, a contrario, le parti de l’ironie et de l’indifférence, brouillant à plaisir les pistes, mélangeant, comme le fait si bien ici Patrick Mauriès, les références historiques ou les citations, opérant une dispersion en même temps que l’échafaudage culmine (vers l’improbable, le léger, le rieur) dans ce qui n’est rien d’autre qu’une belle « pointe » rhétorique : un conceit (qui fait l’essentiel), un « tumulte de livres ». Pour aboutir aussi à une extravagance, à un aérolithe de langage, au postiche et au secret.
