Le Modernisme de Manet ou Le visage de la peinture dans les années 1860
par Michael Fried
Crédits & contributions
- ÉditeurGALLIMARD
- Parution26 avril 2000
- CollectionNRF Essais
Prix TTC
Sur commande
Titre disponible chez l’éditeur, commande possible sur demande.
Loin de se définir, comme on le croit trop souvent depuis Matisse, par son absence de profondeur ou son extrême dimension visuelle - ce qui caractérise plutôt les impressionnistes -, le modernisme de Manet se marque d'abord dans ses allusions répétées aux maîtres anciens, son désir d'une universalité transcendant les styles nationaux comme les spécificités des genres, et sa volonté, enfin, de briser le cercle de l'anti-théâtralité. En inventant le portrait-tableau - conjugaison de deux genres jusqu'alors distingués l'un de l'autre par la critique : le tableau, qui se laisse pénétrer dans ses parties organiques, et le portrait, qui doit frapper le spectateur -, Manet joue à la fois sur le face-à-face et sur la capacité qu'a le tableau à soutenir le regard, désormais jugé inéluctable, du spectateur. Tout l'art contemporain, jusqu'aux années soixante, au moins, n'aura de cesse de se colleter avec cette nouvelle place du spectateur.
