Le Miasme et la Jonquille
par Alain Corbin
L'odorat et l'imaginaire social (XVIIIe-XIXe siècles)
Crédits & contributions
- ÉditeurFLAMMARION
- Parution19 novembre 2025
- CollectionChamps
Prix TTC
Sur commande
Titre disponible chez l’éditeur, commande possible sur demande.
À partir de 1750, on a peu à peu cessé, en Occident, de tolérer la proximité de l'excrément ou de l'ordure, et d'apprécier les lourdes senteurs du musc. Une sensibilité nouvelle est apparue, qui a poussé les élites, affolées par les miasmes urbains, à chercher une atmosphère plus pure dans les parcs et sur les flancs des montagnes. C'est le début d'une fascinante entreprise de désodorisation : le bourgeois du XIXᵉ siècle fuit le contact du pauvre, puant comme la mort, comme le péché, et entreprend de purifier l'haleine de sa demeure ; imposant leur délicatesse, les odeurs végétales donnent naissance à un nouvel érotisme. Le terme de cette entreprise, c'est le silence olfactif de notre environnement actuel.
