Quand la violence l’emporte sur la raison

Fureur! La civilisation humaine repose sur des principes éthiques, des normes de comportement qui se sont accumulées au fil du temps. Le plus ancien de ces principes éthiques est peut-être le rejet de la violence, qui inclut le respect de la vie et de l’intégrité physique et psychologique d’autrui. Mais dans certaines circonstances, la violence elle-même peut être considérée comme éthique, par exemple lorsqu’elle est utilisée par des États qui prétendent agir en légitime défense. Dans ces circonstances, la nécessité de se défendre contre un ennemi peut transformer la guerre d’un acte inacceptable en un choix nécessaire, socialement partagé et moralement sanctionné. Et c’est lorsque la violence devient éthique que nous devons commencer à craindre pour notre avenir. Nous assistons à une montée en puissance de l’agressivité et de l’émotivité dans la vie sociale et politique. Nous vivons dans une société impatiente et inquiète, sceptique à l’égard de la pensée scientifique et qui se réfugie dans l’irrationnel. Le déclin de la rationalité et la prévalence croissante de la violence sont des caractéristiques de plus en plus courantes d’une société qui a perdu le contact avec le grand récit des Lumières.