Pour une anthropologie publique

L'anthropologie française est pendant longtemps restée étonnamment discrète sur ses engagements auprès de ses publics et assez peu présente dans l'univers médiatique. Né de ce constat il y a sept ans, Monde commun s'est construit comme un espace d'intervention des anthropologues dans la cité. Au fil des numéros, nous avons proposé et mis en discussion des savoirs sur des questions qui traversent notre société et qui suscitent toujours plus d'inquiétude (telle l'empreinte chimique et la pollution, la déformation de l'information - fake news - et la consolidation de régimes de vérité alternatifs, les guerres civiles, la question trans et les existences marginalisées, pour ne citer que quelques exemples). Construits par l'enquête de terrain, les savoirs partagés avec les lecteurs et lectrices entendent apporter des clés de compréhension à travers le décentrement du regard. Notre revue a toujours essayé, par un effort d'écriture plus accessible et par une volonté de créer une communauté de lecteurs et de lectrices - au-delà des seules sciences sociales mais intéressée par celles-ci -, de donner à voir et à lire une anthropologie ancrée dans sa société.