Impasse de l'Espoir

Ça semble presque incroyable aujourd’hui, avec le recul, à la lumière d’une demi-vie. Même j’en reviens pas d’avoir versé dans ce cirque, et pas seul. Foule se pressait aux portes, des grosses noires, au 33 de la rue Venézy. S’acquitter de l’octroi était pourtant pas chose facile. Et bien quand même, à chaque rentrée la masse s’agrégeait aux gonds, agglutinées mouches à miel, au 33, rue Venézy, chez les jésuites. Les classiques en grand uniforme, chandail bleu marine, culotte grise flanelle, se mélangeaient aux modernes bigarrés. Je portais moi, les coudes rapiécés. On m’en savait gré. Un asticot en suspens s’agitait toujours d’un bon mot, à mon encontre. C’était facile, devant les portes, avant qu’elles ne s’ouvrent. Et puis là, soudain, elles basculaient les lourdes. Les mioches se ruaient dans l’antre de Moloch avec une espèce de joie avide, comme si qu’ils avaient quelque chose à prouver, que leur éducation était pas déjà décidée, et toute leur vie avec… Né en 1969 à Béthune, Thierry Martinet est rémois de coeur et d’adoption. Après une scolarité des plus classique, il obtient son baccalauréat scientifique série C, grâce aux lettres ! Tourné vers l’humain, il débute des études de médecine et soutient sa thèse en 1999 sur « Les conditions sanitaires de la campagne de Russie », qui sera primée par la société française d’histoire de la médecine. Éclectique, il exerce la médecine sous divers auspices et latitudes, en tant que remplaçant libéral, médecin militaire, médecin de transfusion et médecin des pauvres dans les Ardennes. Il a ainsi pu fréquenter des milieux variés, pour le meilleur et pour le rire. Depuis peu, il s’est tourné vers les soins palliatifs en hôpital.