Arcane Errant

Eh bien, le bonheur ? Ce serait de devenir qui on est vraiment Pour ma part, un amateur de poésie De voir enfin ces pauvres graines Que l’on a plantées, avec tant de tourment Sourdre du parfum éphémère de la terre Sous la douce pluie, la rosée d’un matin D’un arc-en-ciel de fortune Ou encore, d’un beau clair de lune Prendre alors soin, en apprenant à se taire Comme d’un papillon, d’un trésor vivant De cette gemme, de ce germe, de ce cœur Arroser, sans avarice, l’arbrisseau Contempler toutes ses jolies fleurs dans le vent Qui donneront leur rayon vert en retour Dans la ruche des nuages, le sucre et le miel Et toujours, en ces nouvelles graines La promesse d’une autre couronne Vrombissante d’abeilles et d’oiseaux Tourner un soir ses ailes diaphanes, face au soleil Tout en sachant que le cycle se perpétuera Parmi les lucioles du ciel, l’éternelle palingénésie Pour qu’un jeune jardinier sur son trône Veille religieusement à son tour Tel un archange à l’invincible aura Sur l’or limpide de l’invisible jardin.