Poèmes d’un sans dieu

Pour son huitième tome de Libre poésie, Bruno ALEXANDRE propose une anthologie de ses poèmes engagés, en lien avec une pensée non croyante, conséquence d’une réflexion (essentiellement d’ordre éthique) fondée sur l’incompatibilité des attributs classiques de Dieu (parfaite bonté, omnipotence et omniscience…) avec le mal du monde qui les nie d’où l’impératif moral, de « faire mourir Dieu », comme il l’exprime à la fin de son dernier poème : « Alors soudain le soleil s’obscurcit. Suivit une nuit sans lune Et tombèrent les étoiles [1]. Retentit alors une trompette de feu D’où sortirent des sons d’hallali : “Je suis l’alpha et l’oméga [2] Voici le temps de la fin. À vous qui êtes dans la boue Et qui m’y avez mis Je passe le flambeau.” Une épée flamboyante Déchira les ténèbres. Se saisissant du glaive de l’esprit, Plus tranchant qu’une épée à double tranchant [3], L’âme divine s’immola en sacrifice. “J’étais vivant ; Et voici je suis mort Aux siècles des siècles.” L’aurore parut. Ainsi finit le règne de Dieu. Ainsi commença le règne de l’Homme. » [1] Mt 24,29 [2] Ap 22,13 [3] Hé 4, 12