Voir et entendre
Critique de la perception imaginative
Crédits & contributions
- ÉditeurENCRE MARINE
- Parution13 avril 2016
- CollectionEncre Marine
Prix TTC
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« Voir c'est savoir », voici sans doute la formule la plus spécifique de la logique qui sous-tend la pensée sous sa variante métaphysique en Occident. Car voir n'est pas alors regarder, mais imaginer: rendre fixe par l'image ce qui est mouvant. L'image semble pouvoir se lire ; ainsi l'univers muet tout entier se met à parler, à nous parler pour se faire comprendre. À cette perception imaginative et surtout illusoire, car elle voit autre chose que ce qui se donne à voir, on peut opposer l'écoute qui ne « comprend » pas les choses mais les entend en les laissant être ce qu'elles sont : mouvantes et muettes, comme la musique. Car la musique, comme le réel, ne parle pas — ne signifie rien —, mais se dit elle-même, est elle-même. Une perception qui saisirait la présence des choses du monde dans leur devenir, n'exprimant rien qu'elles-mêmes est possible en renonçant à l'image, à la signification, à la vue comme interprétation. L'écoute se présente ainsi à la fois comme intuition et comme réjouissance du réel.
