PAGE 43

D’aucuns se fient à l’auteur, au titre ou à la Quatrième de couverture. D’autres aux avis autorisés et aux têtes de gondole. Il nous paraît tout aussi vain et hasardeux, candide et téméraire – humain en un mot – de choisir un livre en en lisant une unique page. Et depuis toujours, nous lisons des pages 43. Ce sont des pages, ni précoces dans une œuvre, ni tardives dans son voyage, sans artifice de création ou d’attractivité séductrice, touchantes d’intimité comme un grain de peau sous la lumière du soleil. Ces pages sont pour nous la quintessence d’une œuvre. Parfois, touchés par la grâce d’une page 43, nous nous interdisons d’en lire plus pour ne pas oublier cette émotion. Au milieu des signes qui composent ces pages, des mots explosent de lumière, renvoyant les autres à l’ombre de leur rôle de comparses. Et ces mots disent. Écoutez-les.