Correspondance croisée inédite (1891-1918)

Edition établie, présentée et annotée par Jean-Paul Goujon La correspondance qu’échangèrent pendant plus de vingt ans Pierre Louÿs et Maurice Quillot est une des plus ludiques qui soient. Pour Louÿs, on ne peut guère citer, dans le même genre, que celle avec Curnonsky, dont une partie reste malheureusement inédite. Il est rare que deux correspondants se trouvent parfaitement à l’unisson dans l’alacrité, l’ironie et l’humeur joyeuse. Tel est bien, on le verra, le cas de Louÿs et de Quillot. Leur correspondance a également le mérite de nous révéler la verve parfois insensée du second. Quillot, en effet, n’est pas une personnalité très connue, tant s’en faut. On le cite généralement, sans plus de détails, comme un ami de jeunesse de Gide, qui lui dédia en 1897 ses Nourritures terrestres. C’est maigre. Si la publication, ces vingt ou trente dernières années, de diverses correspondances inédites de Louÿs nous a appris que celui-ci était un grand épistolier, doté d’une surprenante vitalité dans l’ironie et la parodie, Quillot épistolier reste totalement inconnu . Les deux cents lettres de lui qu’on va lire seront donc une révélation.