Le bonheur comme une oeuvre d'art

« Tu te souviens du choc quand on l’a vue la première fois à Florence ? Et de ce que tu avais dit à l’époque ? » Maxime n’y avait pas pensé. Et pourtant, elle était inscrite en lui cette fresque depuis sa première visite à Santa Maria del Carmine, cette œuvre tragique : l’homme et la femme jetés dans l’existence, écrasés par le poids que représente la conscience et donc la responsabilité d’exister, l’accablement chez Adam, le visage de souffrance et la honte chez Ève qui est culpabilité face au regard désormais présent de l’autre… C’est bien cela qu’il fallait dépasser pour accéder au bonheur, ce fait primordial de la souffrance. « "Il n’est de bonheur que volonté"… C’est ce que je t’avais dit ? » Et c’est bien Pierre, son ami, qui lui avait confié un jour : « Toute existence réussie est un travail d’artiste… le bonheur comme une œuvre d’art... »