Librairie Blanche

Les Modérés

par Abel Bonnard

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EAN

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Avant-propos de Saint-Paulien. Abel Bonnard analyse la lâcheté des modérés, autre nom des con­servateurs, paralysés par leurs adversaires parce qu’ils ignorent que « le premier réalisme, en politi­que, est de con­naî­tre les démons qui se sont cachés dans les mots », et dont la fai­blesse « vient beaucoup de ce qu’ils n’ont pas la moindre doc­trine. » Égoïstes troublés et opportunistes, les modérés sont inca­pa­bles de défendre l’ordre – qui est « le nom social de la beau­té » – puisqu’ils l’ont réduit « à n’être que le protecteur de leurs biens. » Depuis leur apparition, dans la première moitié du XXe siècle, ils n’ont cessé de préférer « une anarchie avec des gendarmes » à « une monarchie avec des principes ». En définitive, les modérés « sont les femmes de la politique : ils souhaitent qu’on leur fasse une agréable violence. » Ce livre est aussi une dénonciation en règle de l’indi­vi­dua­lisme moderne. Car l’individu, comme devait le dire plus tard l’auteur, « c’est l’être humain tombé de la pléni­tude de l’homme dans l’exiguïté du moi », l’« atome d’une foule au lieu d’être l’élément d’un peuple », le dernier sta­de d’un abaisse­ment et d’une déchéance « qui se retrou­vent à travers toutes les classes. » Mais Les Modérés, qui fait penser, sous bien des aspects, aux Considérations sur la France de Joseph de Maistre, est par desssus tout une réflexion magistrale sur la déca­den­ce, qui nous rappelle que « l’insurrection des âmes n’abou­tit à rien, tant qu’elle ne s’achève pas dans l’affran­chissement des intelligences. » « Ce livre est assez dur et il a rai­son d’être dur » Robert Brasillach, L’Ac­tion fran­çaise, 14 mai 1936. « Dans le plus important ou­vrage politique de Bon­nard, Les Modérés, on dé­couvre d’abord sa nostalgie de l’ancienne France, de cette ancienne France où, dit-il, le pouvoir se signalait bien plus par sa majesté que par son exigence, par son autorité que par sa domi­nation. Bonnard préfère aux mo­dérés les “réactionnaires” que ceux-ci rejet­tent avec horreur (…) Bon­nard ne comptait pas plus sur l’es­prit réac­­tion­naire que sur celui des autres familles politiques fran­çai­ses. Une re­nais­sance fran­çaise ne lui ap­pa­raissait pos­sible que si les meil­leurs Fran­çais se déga­geaient de leurs anciens pré­jugés pour for­mer ensem­ble le noyau d’une élite nou­velle. Et c’est en cela que la pensée de l’aris­to­crate Bon­nard re­joi­gnait l’es­­pé­rance de ceux des écr­i­­vains français qui reven­di­quaient la qualité de “fas­cistes” ». Paul Sérant, Défense de l’Oc­ci­dent, mai 1960.