Simondon & le devenir, une éthique du bonheur transindividuel
par Nicolas Dittmar
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Dans son dernier cours au Collège de France, Michel Foucault nous parle d’un oubli, plus fondamental à ses yeux que le fameux « oubli de l’être », ou plus précisément d’une négligence, ; une négligence dont la philosophie est responsable, ce qui est d’autant plus paradoxal qu’il concerne précisément la vie philosophique. « Je voudrais, en tout cas, suggérer simplement que s’il est vrai que la question de l’être a bien été ce que la philosophie occidentale a oublié et dont l’oubli a rendu possible la métaphysique, peut-être aussi la question de la vie philosophique n’a-t-elle pas cessé d’être, je ne dirais pas oubliée, mais négligée ; elle n’a pas cessé d’apparaître comme en trop par rapport à la philosophie, à la pratique philosophique, à un discours de plus en plus indexé au modèle scientifique » (Michel Foucault, le Courage de la vérité, Paris, Seuil-Gallimard, 2009, p. 218). Cette négligence a une histoire. Car le problème de la vie philosophique a été posé dans toute sa radicalité dans l’Antiquité (il était notamment au cœur de la démarche des cyniques qu’analyse Foucault dans son dernier cours) ; il n’était pas complètement oublié à l’époque moderne, comme en témoigne l’œuvre de Spinoza (sur ce point, voir Foucault, l’Herméneutique du sujet, Paris, Seuil-Gallimard, 2001) ; mais à partir du moment « où la philosophie est devenue un métier de professeur, c’est-à-dire au début du XIXème siècle » (Foucault, op. cit., p. 196), elle a évacué du champ des problèmes pertinents, des problèmes « sérieux », cela même qui pourtant lui avait donné son horizon et sa raison d’être : la possibilité de définir une vie philosophique, c’est-à-dire une vie juste, une vie bonne, une « vraie vie ».
