Ydyk-ok

« Evdokja et moi sommes seuls. Il est encore utile qu’un lampadaire éclaire la rue. L’éclairage public épuise les papillons de nuit, qui s’y cognent. Là-dessous, sous ce ballet aérien d’un genre particulier puisqu’on s’y brûle les ailes, entre deux blocs de béton où s’étale la terre battue, Evdokja cède à la tradition : c’est qu’elle prend au sérieux notre voyage. Accroupie, son briquet jetable à la main, elle fait partir en fumée les branches de genévriers que nous avons été contents de trouver dans la rue, sur un étal de marchand. Un policier matinal vient voir ce que nous fabriquons. Sans surprise il connaît le sens de ce geste : se purifier de bon matin. »