Librairie Blanche

Casablanca, petite France en terre africaine

par Ali Benhaddou

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Casablanca, bourgade élevée au XVIIIe siècle par le sultan Mohammed III sur les ruines de l’antique Anfa, que les Portugais avaient rasée en 1468, est en 1900 un petit port céréalier aux rares maisons perdues dans la vaste enceinte de murs délabrés, d’où émerge une tour carrée découronnée par la foudre... Rien n’annonce qu’elle soit appelée à devenir le symbole du Maroc moderne, un grand centre de population et de civilisation urbaine et l’un des plus grands ports d’Afrique. C’est du débarquement des forces armées françaises que viendra l’impulsion décisive : La France, pour le ravitaillement des troupes en opération et la mise en marche économique du protectorat, a immédiatement besoin d’un port et décide d’emblée de faire vite, grand et moderne : elle en fait la grande base navale militaire d’où recevoir et répartir ses contingents métropolitains. Routes, voies ferrées, gares, aérodrome, bâtiments publics complètent l’aménagement : une métropole vient de naître. Cosmopolite, fille du XXe siècle tournée vers le large, Casablanca attire l’argent, le pouvoir, ceux qui se projettent dans un avenir meilleur ; et finalement ceux que les sécheresses persistantes et le dénuement ont chassés de leurs terres, et qui élèvent des bidonvilles géants à l’est, ou parsemés ici et là, à proximité des quartiers résidentiels, faisant de Casablanca le symbole indestructible de la cité des extrêmes. Voici l’histoire d’une bourgade rurale sans prestige devenue l’un des jalons du boulevard côtier, débouché naturel de vastes régions fertiles, place financière de premier ordre, pôle de développement du capitalisme le plus avancé sur la côte occidentale de l’Afrique, entre l’Europe et le Sénégal. Hégémonique, tentaculaire, Casablanca place dans son orbite les ports du littoral, des régions entières vivant de l’émigration, les vieilles cités de l’intérieur qui, littéralement accaparées, tombent en léthargie : le Maroc bascule de l’intérieur vers le littoral atlantique.