Lève ton gauche

José, Rachid et Durandal mènent des vies singulières. Ils ne sont pas comme tout le monde non plus : José a les cheveux longs, Rachid a eu quatorze ans en 1960, Durandal est un sale con. Ils font de la boxe, tous les jours, après le travail, ils s'entraînent et ils radotent. Le samedi soir, sous les applaudissements de trente-deux ivrognes, ils se tapent dessus pour une gloire à vingt ronds et cinq mille balles. François fait ça aussi, mais en plus il fait semblant de lire Art Press dans les vestiaires. Dehors, il pleut, les passants passent, ça klaxonne, mais la vraie vie, de guingois, à rire et à pleurer, c'est eux qui la mènent enfermés dans leurs rêves et entre douze cordes.