Le dossier 51

Un service de renseignements mène une enquête sur un diplomate français afin de trouver une « faille » dans sa vie à même de le placer sous contrôle – et de l’amener à œuvrer, plus ou moins directement, dans l’intérêt des commanditaires de l’opération. Chaque service de l'organisation porte un nom mythologique gréco-romain en rapport avec ses fonctions : Jupiter, Minerve, Mercure, Esculape, Mars, Hadès... Les différents agents qui y oeuvrent produisent une succession de notes, formant le « dossier » 51. L'homme visé par ce tissu d'investigations devient le jouet de ces forces obscures et indifférentes à son sort qui le manipulent lui et ses proches, froidement désignés par des numéros de code (51, 52, 53...). Adoptant le point de vue distant et cynique de l’organisation, ce roman déjà annonciateur de l’ère de surveillance généralisée avait inspiré le réalisateur Michel Deville pour son film Le Dossier 51 en 1978, qui fut couronné de nombreux prix. Gilles Perrault fut avocat et journaliste avant d’être écrivain. Il est l'auteur de nombreux romans à succès, d’espionnage notamment. “Une œuvre sans précédent, sans doute le premier "roman à l'état brut" de la littérature. C'est à tort qu'on le comparerait au Stalingrad d'Alexander Kluge ou au De sang froid de Truman Capote, qui tous deux faisaient usage du document. Gilles Perrault, lui, invente les "pièces" de son dossier. Puis il s'arrête là. Une fois les cartes distribuées, il recule d'un pas pour laisser la partie se dérouler sans interventions ni commentaires.” Le Monde