Machiavel et le Machiavélisme
par Charles Benoist
Crédits & contributions
- ÉditeurLE MONO
- Parution01 mars 2025
Prix TTC
Sur commande
Titre disponible chez l’éditeur, commande possible sur demande.
Il n’est probablement personne au monde de la part de qui ce ne serait point aujourd’hui de l’outrecuidance d’entreprendre soit une nouvelle histoire de Machiavel et de son temps, soit une nouvelle explication de son œuvre et de son dessein, soit une nouvelle critique ou une nouvelle apologie de sa vie et de ses écrits. Après M. Villari, … après les Ranke, les Gervinus et tant d’autres, il ne reste plus là-dessus rien à dire, ou peu de chose ; pas de quoi, en tout cas, ajouter utilement un volume à l’énorme bibliothèque que quatre siècles ont remplie de papier de format divers, imprimé à la gloire ou à la confusion, pour l’exaltation sans mesure ou pour la condamnation sans pitié du Secrétaire florentin. Il y a machiavélisme et machiavélisme. Il y a un vrai et un faux machiavélisme : il y a un machiavélisme qui est de Machiavel, et un machiavélisme qui est quelquefois des disciples, plus souvent des ennemis de Machiavel. Cela fait donc deux machiavélismes, et même trois : celui de Machiavel, celui des machiavélistes, et celui des antimachiavélistes. Bien plus, en voici un quatrième : celui des gens qui n’ont jamais lu une ligne de Machiavel et qui se servent à tort et à travers des verbes, substantifs et adjectifs tirés de son nom… Le machiavélisme authentique et original, légitime, né sûrement de ce père, à tel jour et en tel lieu, est-il bien certain qu’il existe ? En d’autres termes, Machiavel a-t-il institué une doctrine et fondé une école ? Ou plutôt ne pourrait-on pas dire du machiavélisme ce qu’il est permis de dire du positivisme, par exemple : qu’à y regarder de près, et quelque prétention qu’il en ait, c’est moins une doctrine qu’une méthode ?
