Le porteur du train de nuit

Quand un glissement de terrain immobilise le train où il travaille jour et nuit sans relâche, Baxter, porteur noir en wagons-lits, se retrouve seul pour une durée indéterminée face aux exigences pressantes et au mépris des passagers blancs. Un huis clos haletant, porté par une narration vive et inventive. Nous sommes en 1929. En tant qu'homme noir, Baxter est chanceux d'avoir trouvé un emploi comme porteur dans les wagons-lits à bord d'un train qui sillonne le Canada. Il doit sourire à la clientèle blanche, la servir coûte que coûte ; et lorsqu'on le traite avec mépris, il n'a qu'à hocher la tête et se faire oublier. Car ce qui l'obsède, ce sont les points de démérite suspendus au moindre de ses gestes, au moindre de ses mots. Dix points, et c'est le renvoi. Or son seul rêve est d'économiser assez d'argent pour intégrer une formation de dentiste. Lors d'un trajet vers l'ouest, les passagers semblent plus agités qu'à l'habitude, surtout quand le train s'immobilise au milieu des montagnes, bloqué durant des jours. Soudain, les secrets des uns et des autres sont exposés sous une lumière crue, et la frontière entre réalité et rêve se brouille pour Baxter, épuisé, à qui le sommeil est défendu. Sans parler de sa découverte d'une carte postale représentant deux hommes enlacés, qui fait resurgir des souvenirs enfouis et des désirs interdits. Conserver l'image met son poste en péril, mais il n'arrive pas à s'en départir. Tandis que la tension ne cesse de monter au sein du train, le lecteur suit avec fascination les aventures des personnages de ce huis clos, et se demande à chaque page si Baxter survivra à ce voyage semé de tant d'embûches... Avec Le porteur de nuit , Suzette Mayr redonne vie à toute une époque à travers le récit haletant et halluciné, magique et singulier, d'un " invisible " de l'histoire, d'un inoubliable oublié nommé Baxter.