EMARGER NUIT

« Enfin, la poésie, depuis Platon, a été marginalisée. Et c’est un hommage à la lutte pour sa survie que je veux rendre ici. Lorsque la poésie n’intéresse plus la société, alors libre accès est donné à ceux qui prétendent contrôler la pensée et son expression. Émarger nuit donc. Entendons par là la troisième personne du pré-sent de l’indicatif du verbe nuire. Mais on peut entendre par nuit l’obscurité qui s’abattra sur la poésie le jour où elle sera « émargée »… » L’auteur « Aux fruits aux eaux la nature toujours reconnaissante Un effondrement des frondaisons ne tardera plus Maintenant que je vole parmi les pins comme un Feu dans un ciel d’étoffe raclée Là-bas une poussée d’oiseaux invite à une veille Pathétique d’effluents Ici le fervent courroux des landes C’est l’éveil enfin ! Aux prairies affectées de liesse La nature toujours redevable »