Le soleil et la mort

Avec ce nouveau recueil, Porfirio MAMANI MACEDO, à sa manière, interroge le réel, et pourtant à chaque poème quelque chose se passe, se délite au fur et à mesure que le temps du poème s’allonge. Les astres, la terre et les objets s’ouvrent à une autre dimension plus sombre où rôdent la mort et l’invisible qui nous semblent ici paradoxalement réels. Tout est mystérieux dans ces poèmes qui désenchantent le monde comme pour le retrouver plus à note mesure d’homme tout en en acculant dans le sombre qui est aussi une part de nous-mêmes. Le poète est hanté par la mort qui nous apparaît ici à la fois métaphysique et prégnante, dans une part qui tend peut-être à vouloir ressusciter ce que nous avons perdu. Dans cette poésie à la fois simple et profonde, pas un brin d’hermétisme, mais au contraire des textes qui font sens en nous et amènent et à franchir les portes de l’ineffable. « Il y a un tunnel blanc à côté de la mort, Juste un instant et puis plus rien. Tout le monde cherche la porte et la sortie, de l’insomnie qui embrasse son destin. Un sombre réveil s’approche de ses fenêtres, C’est la nuit où il survole les toits des maisons. Dans leur sommeil, ils ne ressentent rien, ne voient rien, Un geste irrémédiable les réveillera. »