Télégrammes à la nuit

Un ébranlable équilibre, une transition, qui embrasse la profondeur d'un espace nocturne sans cesse inquiété par la venue du jour, par le retour du soleil, régulier. L'écriture elle-même se balance, lancinante, entre des antagonismes qui s'appellent l'un l'autre et qui créent, alors, la cyclicité redoutée. C'est le délire de fantasmes avortés, le délire de sens exacerbés, le délire de voix plurielles et hallucinées, le délire d'échapper, le temps d'une nuit seulement, aux impératifs du monde. Le temps est donc compté, mesuré, et ce rythme, entrecoupé, essoufflé, porte pourtant, lentement, une musicalité obsédante. Télégrammes à la nuit est le recueil du recueillement, la poésie adressée aux puissances enveloppantes de la nuit et de la lune : un refus de la monotonie d'une routine diurne.