Allana, une voix sans issue

Tout, ou presque, les oppose : elle, la sauvageonne, brune comme une nuit sans lune, insolente à souhait, meurtrie par la vie, avec sa sensibilité d’écorchée vive ; lui, le jeune homme discret, réfléchi, bien éduqué. Ils ont en commun des racines entrelacées, une jeunesse perturbée, solitaire pour l’une, miséreuse pour l’autre, un esprit curieux et une exaltation au service du savoir et, surtout, outre une valeureuse ambition professionnelle, un sentiment inavoué et inavouable, susceptible de ruiner un avenir prometteur… Cette jeune bretonne n’a que 13 ans quand elle se donne, la première fois, en confiance, à son cousin normand, de 7 ans son aîné. Même si la vie reprend ses droits, trop vite à son gré, elle oublie la souffrance des maux et respecte le silence des mots. Abandonnée par ses parents, la rue devient son refuge et, en ces lieux, débute le temps des errances.