Règles pour la tour d'ivoire
par Romain JOLY
Essai sur l'ingénierie élitaire
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L’élite est d’abord le nom d’un embarras. Quand il n’encombre pas l’appareil de la démocratie, le concept d’élite collectionne ces images brumeuses supposées montrer les cimes, autant qu’il désigne une idée heureuse, retenue au creux d’un souhait. L’élite, quand s’épuise la velléité d’en abolir le principe, demeure le point de convergence d’un espoir et d’une inquiétude stimulés chaque fois que le regard se porte vers les hautes altitudes. Répondre à l’impératif de son intelligibilité exigera de faire un pas de côté. Il faudra s’affranchir des failles d’un mot instable, écroulé sous la charge des sens et l’ambiguïté des usages. Après lui, c'est un fait élitaire qui doit attirer notre attention et concentrer nos efforts. Installé au sommet de la tour d’ivoire, lieu d’habitation et d’observation hors du commun, un nous s’invente pour être et voir au-delà de lui-même. Pris dans les lignes de fuite de cette perspective élitaire que dessine une ingénierie d’un genre original, ce nous se déploie dans un mouvement radical. Un mouvement non plus de détachement ou de sécession, mais d’émancipation en direction de son propre devenir, qui est aussi l’avenir du plus grand nombre.
