Un premier soir au monde
par Laurence Lépine
Crédits & contributions
- ÉditeurECHAPPEE BELLE
- Parution27 février 2025
- Collection2112-8820
Prix TTC
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L'argument (ou la mémoire réouverte) Ces poèmes sont nés de deux rencontres - la même peut-être. La première, il y a des années avec la poésie de Paul Celan - choc esthétique et profondément humain. Je me souviens combien cette phrase tentant de définir la poésie de Celan me troublait : écrire dans la langue des bourreaux. Je pensais : qui, quoi, hors la poésie parvient à faire cela ? La deuxième rencontre s’est produite à Wiesbaden où j’étais accueillie à la Villa Clémentine pour une résidence poétique autour de la majestueuse figure d’Hildegarde de Bingen. Tel était mon projet lorsque ALCA aquitaine a retenu ma proposition. C’était sans compter, lors d’une première visite de la ville, ma rencontre avec les pierres d’achoppements. Stolperstein en allemand. J’en ignorais alors l’existence. J’ai d’abord cru à une décoration au sol - des petits carrés dorés. J’ai pensé à Klimt. Puis j’ai lu : le nom, la date de l’arrestation, le lieu de déportation. Auschwitz pour la plupart. Le choc fut si grand - une lettre/recueil de poèmes à Paul Celan s’est imposée à moi. Il y a longtemps que je voulais lui écrire. Me manquait peut-être jusque là le lieu, le sol, la langue. La mémoire (ré)ouverte. Me manquait un premier soir au monde. (Je n’ai jamais eu la force de visiter le petit musée juif de Wiesbaden. J’ai toujours eu peur d’y croiser, sur une photo, mon visage).
