Rejaillir

Au Jardin de Para·dire, caché, là sous le grand peuplier, s'agenouille un je-follet. Lui, trop longtemps retenu, espéré en futur mélancolique. Il était moi et j'étais lui : enfant-passé implorant le reflet-poème pour s'apaiser. Descente de mémoire, à fleur de vie, depuis l'autre mort, à mes côtés je vagabonde ainsi, insufflant l'étincelle nouvelle. Jamais ne saurai-je ce qu'il en aurait été si la vie n'avait pas déjà succombé à sa Nuit. Mais en elle, se trace la cosmogonie du Je et du Moi pour accepter le temps, l'éloignement et l'infini. De l'enfance endeuillée accueillant l'obscur-éclaircie, s'embrasser pour rejaillir à Soi.