LE ROMAN DE LA CONSCIENCE MALHEUREUSE
Svevo, Gorki, Proust, Mann, Musil, Martin du Gard, Broch, Roth, Aragon
Crédits & contributions
- ÉditeurDROZ
- Parution01 janvier 1998
- CollectionTITRE COURANT
Prix TTC
Indisponible
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Chardin explore ici la façon dont les écrivains de la première partie du XXe siècle traitent du thème de la « conscience malheureuse » - un concept philosophique et littéraire qui désigne une forme de malaise existentiel, une quête de sens dans un monde souvent perçu comme absurde. Ce livre réunit une dizaine de romans appartenant aux littératures française, allemande, russe et "austro-hongroise", en particulier A la recherche du temps perdu, L'homme sans qualités, La montagne magique et La conscience de Zeno, qui mettent en scène, avec souvent la même lucidité, la même angoisse et le même humour, l'Europe de l'avant-guerre de 1914. C'est la notion hégélienne de conscience malheureuse qui permet de poser les problématiques communes à ces oeuvres: Historique, du rapport à une époque révolue ; sociologique, du statut ambigu de l'intellectuel, "aimant dans un champ de forces", ni maître ni esclave; politique, du refus de la "citoyenneté" hégélienne; religieuse, du mysticisme sans Dieu; psychologique, du subjectivisme et du dédoublement tragiques. Cette conscience malheureuse semble s'incarner, d'un roman à l'autre, dans plusieurs formes et techniques littéraires privilégiées: temporalité de l'éternelle attente; recours constant à l'exégèse analytique et grossissante, ainsi qu'aux équivalences paradoxales; formes originales d'intégration de l'essai à une trame narrative; cheminement plus ou moins initiatique du récit vers un dépassement de la conscience malheureuse, ce moment coïncidant, de manière paradoxale, avec les bouleversements apportés par la guerre.
