Une fidélité gaulliste à l'épreuve du pouvoir - de De Gaulle à Chirac

«Le ciel s'éclaircissait. J'allais pouvoir reprendre le combat, ardemment. Pas en cherchant une revanche sur le Président ou le Premier Ministre. Ayant suivi le parcours que je m'étais tracé du temps du Général, j'avais la conviction d'avoir mûri et de pouvoir être utile à mon pays. La vie, je la connaissais mieux que par le prisme déformant de la politique. L'Administration, je l'avais pratiquée en son coeur, au ministère des Finances. L'action gouvernementale, le privilège m'avait été donné de l'étudier auprès du Général, puis de Pompidou. Les entreprises, douze ans d'Elf m'avaient, si je puis dire, comblé. Les plus grandes tempêtes, la concurrence des dinosaures du capitalisme, le combat contre les Goliath. La direction de France-Soir, d'Havas, le monde des médias et de la publicité, j'avais suivi un parcours varié qui m'avait familiarisé avec patrons et syndicalistes, politiques et journalistes. Comme un sportif avant l'épreuve, je faisais jouer mes muscles et les sentais échauffés. L'amitié de Jacques Chirac allait peut-être me donner une chance. Evidemment, le rang médiocre sur la liste européenne sonnait comme un mauvais présage. J'avais remonté dans mon existence des handicaps plus lourds. J'espérais».