La parole de la Délie
par Pascal Quignard
Essai sur Maurice Scève
Crédits & contributions
- ÉditeurMERCURE DE FRAN
- Parution14 mars 2001
- CollectionBleue
Prix TTC
Manque sans date
Momentanément indisponible, sans date de réassort connue.
Pontus de Tyard rapporte qu'à la parution, en 1544, de la Délie de Scève, à un lecteur rebuté, qui fronçait le sourcil, et jetait "sus la table, à demy courroucé" un exemplaire du livre, il dut répondre qu'aussi bien "se soucioit bien peu le seigneur Maurice que sa Delie fust veue ny maniée des veaux".Ainsi, du vivant même de Scève jusqu'à la fin du XIXᵉ siècle, se perpétua l'image d'un poète "hermétique" (qu'au XVIᵉ siècle Fontaine rapprochait de Dante, qu'au XIXᵉ siècle Faguet renvoyait à Lycophron et à Mallarmé).Par un mouvement inverse, dès le début du XXᵉ siècle se multiplièrent les éditions partielles ou savantes, et les essais ou les recherches érudites, s'efforçant de mettre au goût du jour et d'apporter quelque lumière sur cette oeuvre oubliée et réputée obscure.Se refusant à ce double mouvement, n'allant ni vers un Scève "obscur" ni vers un Scève "clair", ces pages tentent l'entreprise peut-être singulière, sans nul doute périlleuse, de relire la Délie "dans le texte", de questionner vers cet oubli lui-même dont cette oeuvre ne fut pas "sans raison" frappée, d'interroger cette exigence sans exemple, incomparable qui entreprit de fonder un langage capable de la nomination de l'autre au sein de la relation d'amour - bref : de restituer cette parole au chaos propre de sa voix.
