L'Écoféminisme

Dans les années 1970, Françoise d'Eaubonne invente le terme « écoféminisme ». À l'époque, la réception est glaciale. Aujourd'hui pourtant, l'heure est à sa (re)découverte. Mais qu'est-ce que l'écoféminisme exactement ? D'un côté : une critique du capitalisme et du patriarcat, où sont mises en corrélation l'exploitation forcenée des écosystèmes par l'un et l'oppression des femmes par l'autre (Carolyn Merchant, Maria Mies, Val Plumwood...). De l'autre : la volonté de préserver et de réinstaurer un rapport fort des femmes à la terre, en milieu rural, chez des populations indigènes souvent minorisées (Vandana Shiva, Starhawak...). C'est dire s'il n'est d'écoféminisme qu'au pluriel, tant il puise à de nombreux imaginaires ou pratiques, parfois artistiques, parfois mystiques, et en réalité souvent reconnectées aux vies ordinaires. Pour nous Occidentaux, il fait le geste d'interroger, et plus encore de déconstruire, le naturalisme, et se trouve donc « par-delà nature et culture » (Philippe Descola).