État et Aristocraties Xii-Xvii Siècles
par Collectif
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« Je feuillette avec horreur le Journal de L'Estoile [...]. On y prend horreur de cette fameuse noblesse française, féroce, corrompue, bestiale, dont on se demande si elle a jamais servi à autre chose qu'à faire le malheur [...]. La royauté, elle aussi, présente un affreux spectacle. Le grand service, somme toute, qu’elle a rendu à la France a été de la débarrasser de cette noblesse, de liquider la féodalité ». Dans sa brutalité, ce jugement de Paul Claudel résume tout un courant de pensée selon lequel l’État « moderne », prenant en charge le bien public et se posant en arbitre des forces sociales et des intérêts particuliers, s’est édifié, un peu partout en Europe occidentale et spécialement en France, contre les aristocraties et à leurs dépens. Sans doute les choses ne sont-elles pas si simples. D’une part en effet, dans certaines circonstances, la noblesse s’employa, il est vrai en vain, à faire triompher une forme d’État différente du modèle centralisé, administratif, absolutiste. D’autre part et surtout, jusqu’au XVIIe siècle pour le moins, l’État moderne a toujours vécu en étroite symbiose avec la noblesse, il fut l’expression et le soutien d’une société ouvertement, outrageusement aristocratique, acceptant ou même favorisant l’émergence d’une autre aristocratie, à côté de la noblesse traditionnelle.
