Recherche sur la nature de la société

La Recherche sur la nature de la société est parue en 1723 dans la seconde édition de La Fable des abeilles, qui ne forme pas à proprement parler un traité un, mais constitue plutôt, comme l'auteur le dit du reste lui-même, "une rhapsodie dépourvue d'ordre et de méthode", composée de textes assez brefs et de natures diverses. Renversant la théorie qui faisait de l'homme une créature sociable, dotée d'une nature bonne, la Recherche sur la nature de la société ne dit pas ce que l'homme devrait être, mais le montre tel qu'il est. Paulette Carrive l'explique dans sa "lecture" : "En bon anatomiste, Mandeville détecte les motivations secrètes qui se dissimulent sous les belles actions. Son entreprise est, dans tous les domaines, une entreprise de démystification. [...] Sous couvert de vertus, ce sont souvent et subtilement des vices qui sont à l'oeuvre dans les conduites privées et sociales, car c'est un travail souterrain de dissimulation qui prend le masque de l'altruisme et de la générosité."