Librairie Blanche

Signe, nature, signature : parcours étymologiques dans l’oeuvre de James Joyce

par Sylvain Belluc

Dubliners, A Portrait of the Artist as a Young Man et Ulysses

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L’écriture joycienne se distingue par la conscience aiguë dont elle témoigne de l’histoire des mots. Cette tendance est le produit de l’émergence, au XIXe siècle, de la grammaire comparée et de la sémantique historique, qui semblaient avoir légitimé la prise en compte du passé de la langue dans son emploi. Pourtant, quand Joyce écrit, cette approche est irrémédiablement dépassée, et ses nombreuses contradictions critiquées. Aussi ses œuvres, loin de constituer un reflet fidèle et stable du discours sur l’étymologie du siècle où il naquit, en mettent-elles à nu les paradoxes et les partis pris. Dubliners (1914) repose ainsi sur l’exploitation fréquente des données mises au jour par les comparatistes et les sémanticiens pour mieux prendre le contrepied de toute conception transcendantale du langage, tandis que A Portrait of the Artist as a Young Man (1916) voit Stephen rejeter progressivement la recherche d’une justesse supérieure dans la motivation directe puis indirecte des noms. Ulysses (1922), enfin, éclaire les failles des théories linguistiques de son époque à travers sa mise en lumière du rôle joué par l’étymologie populaire dans le fonctionnement de la langue, qui s’inscrit dans une dénonciation plus large de toute conception pseudo-rationnelle et supra-individuelle de l’histoire.