Le polar contre le capital
par Sybila Guéneau
Roman noir et critique sociale
Crédits & contributions
- ÉditeurAGONE
- Parution07 mai 2026
- CollectionL'Epreuve des faits
Prix TTC
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Derrière l'appellation de "néo-polar" se cache toute la dimension sociale de ce mouvement : basé sur le quotidien, sur la question du « pourquoi on tue » plutôt que du « comment on tue », les livres de ce mouvement ont déplacé le curseur : l'engagement politique de leurs auteurs et autrices est indissociable de leurs écritures. Pourquoi néo ? Parce qu'il s’agit de rompre avec les codes du roman noir « classique » (structure d’enquête, personnage de détective, résolution finale, stéréotypes, etc.), et de porter sur la société un regard critique marqué par les idéologies d'extrême gauche. Nous sommes juste après Mai 68, et le néo-polar va s'inscrire dans une tradition de réalisme critique : il s’agit d’exposer, par la fiction criminelle, les parts d’ombre de la société, et sa violence. En outre, digne héritier de son temps, ce mouvement brouille la limite entre « populaire » et « légitime ». Mais alors, le néo-polar : un roman noir de gauche ? Pour dépasser cette définition simpliste Sylvia Gueneau parler de « politique du désespoir ». En effet, ses auteurs mettent un point d’honneur à se distancier d’une gauche qui aurait trahi et dont ils ne manquent pas de faire une critique acerbe. À ce titre, le néo-polar est bien une politique du désespoir, et un poétique de l’échec. L'autrice de ne se cantonne pas à l'époque : en prenant en compte les implications actuelles de son étude, elle la conclue en comparant le néo-polar au polar français contemporain. Les auteurs du second rejettent l'influence du premier et son gauchisme. Et s'ils continuent d'exploiter les représentations de la violence et des corps, c'est surtout la mise à distance de tout engagement politique qui caractérise les auteurs contemporains.
