Hé, tas d'âmes !

La première fille qu'on a pris dans ses bras, d'autres l'ont chanté avant moi. Ce recueil pourtant veut célébrer encore cette figure atypique et indélébile en parlant d’« elle », du souvenir laissé malgré nous dans notre vie, de la pureté d'un premier amour, de la candeur de l'adolescence, de l'apprivoisement des cœurs et des corps, des sexes. C'est également un apprentissage de la passion qui se lit au fil des textes, une approche et une découverte de sentiments qui réchauffent l'âme et de sentiments qui dévorent le mental. La femme aimée revêt les traits de la nymphette : à la fois jeune et salace, belle et cruelle, naïve et capricieuse, salvatrice et avilissante. Le caractère destructeur de la passion amoureuse, comme l'abnégation qu'elle implique, envisage alors toute sa démesure et s'affronte sans masque à la face du cœur soumis de l'homme épris. L'homme se meurt d'amour et la femme s'émancipe contre lui, suçant sa substance et bâtissant ses fondations sur ses ruines : l'amante mute en mante.