Librairie Blanche

Quelques crevasses

par GUILLAUME SIAUDEAU

Crédits & contributions

EAN

Prix TTC

12,00

Indisponible

Arrêt définitif de commercialisation. Titre non commandable.

PRÉFACE Crevasses : fentes dans un mur (et c’est de l’autre côté du mur que commence l’aventure) ou bien gerçures des lèvres (douloureuses dans le froid). On ne sait pas de quel côté le poète Guillaume Siaudeau en nommant son livre Quelques Crevasses veut nous embarquer de prime abord. Ce titre est un point d’interrogation. Chaque poème une réponse sensuelle, géographique. Notre époque de culture people et communicante offre un miroir aux alouettes qui n’est au fond que « le foutoir du monde ». À cela, le poète dit non. L’offrande au lecteur est d’une autre trempe, celle du miroir de l’âme. Étonnamment, je ressens les poèmes de ce recueil comme un récit d’images florissantes. Le poète sait filer la laine des métaphores jusqu’à perte de vue, conjuguer les traditions du voyageur des lointains tel Ulysse (« Je suis Ulysse;cette matinée;une odyssée ») avec celle du voyageur immobile qui chante cette « alchimie céleste ». Au demeurant, j’invite le lecteur à s’emparer d’un des soixante-dix poèmes et de le goûter comme il le ferait d’une orange douce-amère. Je choisis celui-ci : « Les étoiles dégoulinent;sur les plaines d’argent;les nuages ivoirins;fondent sur les arbres;le ciel est alchimiste;la terre est un énorme chaudron » comme une invitation à savourer le monde. Guillaume Siaudeau va de trait en trait, d’images en images. Il possède un véritable art de saisissement des instants. Le lecteur peut se dire : « Je vois en effet : Une pelure d’orange/endormie sur le bord/du cendrier » Avec parfois un humour léger ou noir (voir Fleur diaprée, Mer mathématique, Enterrement d’une nymphe, Chasse au canard), avec les yeux gourmands du récit de ses pas, avec le sens des formules (« Les jardins mourants;deviennent tôt ou tard;le paradis des tempêtes »), avec dans son âme la mélancolie prolifique du vocabulaire, le poète s’est fait chercheur d’or, celui du temps à l’instar d’André Breton. Sa demeure est celle du silence. Guillaume Siaudeau en est la sentinelle essentielle. Ces Quelques Crevasses;fentes à la lisière desquelles le poète propulse son rêve et ses pas donne un livre d’amour instantané. Chaque mot, chaque poème (dont la forme est d’ailleurs totalement libre comme un vers blanc) est l’écho fertile du silence appartenant « aux extrémités du jour ». LUC VIDAL « Plus de silence ici que dans le ventre d’un animal mort Impossible de dire s’il est très tôt le matin ou très tard le soir Le silence appartient aux extrémités du jour