ILS ONT LE CIEL ENTRE LEURS MAINS
par MARC PORCU
Crédits & contributions
- ÉditeurPASSE DU VENT
- Parution11 mars 2013
- CollectionPoésie
Prix TTC
Sur commande
Titre disponible chez l’éditeur, commande possible sur demande.
LE LIVRE : T.-R. – Tes travaux d'écriture ne s'arrêtent pas à ta seule poésie. Tu as beaucoup traduit, romans, récits et aussi poèmes. Et notamment, pour plusieurs éditeurs, l'œuvre presque intégrale de Sergio Atzeni, un auteur sarde qui demeure essentiel à tes yeux. Traduire (les autres) ou écrire (pour les autres), faut-il choisir ? Comment mêles-tu ou sépares-tu ces deux activités à la fois lointaines et si proches ? M.-P. – Dans mon premier recueil, Mémoires de l’exil, j’ai sans doute voulu inscrire dans la langue française l’épopée des miens, faite d’exils et de dépossessions successives. Pour cela j’ai fait appel à mes souvenirs d’enfant, à mon expérience de jeune homme et aux quelques bribes de récit que les miens ont pu me léguer. La rencontre avec l’œuvre de Sergio Atzeni est venue combler les vides de ce récit fondateur et renforcer les liens que j’avais tissés avec la Sardaigne, en offrant un cadre grandiose à la petite épopée poétique que j’essayais de construire. En effet son projet de raconter l’histoire réelle et imaginaire de cette île en s’inventant une langue emprunte de créativité populaire et poétique m’a de suite séduit et m’a engagé dans sa traduction complète. Après lui j’ai traduit ces dix dernières années de nombreux écrivains sardes, dont le poète Giovanni Dettori que tu as publié. Le travail de traducteur est dans mon cas un détour pour revenir au poème. Un long détour, mais le poème, par l’intensité de sa présence, demeure dans l’intemporel, aussi peut-il attendre car pour moi la poésie est permanente. Et souvent avant que de donner mes poèmes à lire, je les donne à entendre. Extrait de la conversation du 19 juillet 2012 entre Thierry Renard et Marc Porcu *-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-* Extrait du poème Souffleurs de rêve et de colère Ceux qui nous font rêver meurent toujours avant nous Peut-être savaient-ils qu’à trop rêver nous serions morts nous aussi perdus d’avance dans l’éther de leurs notes incandescentes en marge de leur phrasé sans césure dans la brutalité primaire du sang jaillissant des saignées cycliques de la terre en caillots de cris muets noués dans le ventre des femmes dans le fracas des testicules peut-être savaient ils perdu d’avance le rêve d’un autre monde dans la course au soleil virtuel réglant désormais le cours de nos vies sur l’inexorable cours de la bourse sacrifiant à l’antique veau d’or la douceur d’une aube abolie de futur […] dans l’overdose de la haine immortelle
