Des racines coloniales du racisme « à la française »
petit dictionnaire des insultes racistes
Crédits & contributions
- ÉditeurINDES SAVANTES
- Parution29 octobre 2020
- Collection5 points
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"Quand il s'agit de blesser l'Autre, présumé faible et sans défense, l'imagination humaine est sans limites, le vocabulaire s'enrichit - mot contestable - en permanence. Quand, de plus, une communauté humaine est persuadée qu'elle est supérieure, quand elle est seule à posséder le Verbe, majuscule à l'appui, à traduire par mille canaux le regard méprisant ou condescendant, le flot se fait torrent. Durant quatre siècles, la dévalorisation des êtres à peaux noires, basanées, brunes, jaunâtres, croisés, puis soumis au joug, mena à des comparaisons insultantes : ces êtres étaient des sous-hommes, des animaux sans doute légèrement perfectionnés ; ou, version douce, des éléments intermédiaires entre l'humanité réelle (la blanche), accomplie et l'animalité. Aussi l'ère esclavagiste, puis la période coloniale ont-elles donné naissance à une grande quantité de mots insultants : les Maghrébins étaient des bicots, des crouïats, des troncs... les Noirs des négros, des bamboulas, des chocolats... les Indochinois des nha-qués... Parfois, des mots migraient : ainsi, bougnoules passa des Noirs aux Maghrébins. Les mots appliqués aux femmes de ces races inférieures connurent un sort parallèle, de bicote à négresse, en passant par bamboulette, etc."
