Le Talmud Steinsaltz T32 - Avoda Zara / Horayot

Avoda Zara / Horayot L’interdiction de l’idolâtrie est la plus sévère de la Tora. Par idolâtrie, on entend tout culte rendu à quiconque sauf Dieu, comme les divinités et idoles païennes, les forces de la nature, les forces spirituelles et les êtres vivants. L’idolâtrie est interdite, que l’idole soit adorée seule, à la place de l’Eternel, ou qu’elle le soit en association avec l’Eternel. Le culte rendu à la divinité « étrangère » est interdit, que la divinité soit abstraite ou représentée par une image ou une sculpture. La Tora défend l’idolâtrie à de nombreuses reprises et l’interdiction apparaît dans les Dix commandements : « Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi […] tu ne te prosterneras pas devant eux, tu ne les adoreras pas » (Ex. 20, 3–5). De même, les prophètes ont souvent réprimandé Israël à propos de l’idolâtrie. On ne se trompe pas si on dit que l’idolâtrie est l’interdiction la plus évoquée dans l’Ecriture. En effet, l’essence du Judaïsme est le monothéisme, contraire absolu de l’idolâtrie. Les Sages affirment que celui qui accepte de servir une idole rejette toute la Tora (Yalkout Chim‘oni sur la Tora 877 ; voir Chevou‘ot 29a). En raison de la gravité de l’idolâtrie, la Tora ne se contente pas de l’interdire, mais elle ordonne de la détruire et de l’éliminer. De nombreuses lois viennent mettre une distance entre les Juifs et les idolâtres (voir Ex. 23, 32–33 et Deut. 7, 23). La Tora ordonne explicitement de ne pas imiter les us et coutumes des non-Juifs (voir Lév. 18, 2). Aux interdictions de la Tora, les Sages ont ajouté bien d’autres décrets destinés à éloigner les Juifs des idoles et de leurs adorateurs. Dans le Michné Tora et plus encore dans le Guide des Egarés, le Rambam explique que de nombreux commandements de la Tora ont pour but d’éloigner les Juifs du culte des idoles et de leurs adorateurs.