Au pays des Pnines
par Sibylle Grimbert
Crédits & contributions
- Éditeur1ER PARALLELE
- Parution18 septembre 2025
- CollectionLa vie rêvée des personnages
Prix TTC
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" Tout de suite j'ai éprouvé pour Pnine un sentiment de camaraderie. Il ressemblait à ces gens avec lesquels on sympathise soudain lors d'une première discussion au café, où l'on s'aperçoit qu'on ne cesse de répéter "c'est comme moi !' quel que soit le sujet. J'ai eu des amis, pendant mes études, avec lesquels je ressentais cet accord fait de conversations sans confidences, une amitié aérienne au sens où elle était presque sans corps. Il s'agit, encore aujourd'hui, des liens parmi les plus précieux ; l'emboîtement des pensées, le rebond des phrases l'une sur l'autre, en un mot : la connivence. Fait remarquable, jamais avec ces amis – pas plus qu'avec Pnine – nous n'avons partagé de cercles amicaux, de vie professionnelle, de dîners à plusieurs, de vacances ou quoi que ce soit d'autre qui aurait exigé le plus petit acte matériel. Le "c'est comme moi' ne disait pas que nous étions les mêmes. Son génie tenait à ce qu'il indiquait plutôt l'exact contraire – et, malgré tout, nous nous entendions. " Pnine, c'est le professeur d'université russe qui donne son nom au roman de Nabokov publié en 1957. Exilé aux États-Unis, il ne " marche pas au même rythme que la vie ". Confronté à l'entêtement des objets, à " la vie indépendante des portes, des marches d'escalier, de tout ce qui est inerte et pourtant s'anime, sans méchanceté ", il avance sur un sol qui semble toujours se dérober sous ses pas. Imaginez un pays peuplé de Pnines. Un pays où rien n'est tout à fait à sa place, où ce que l'on dit a un sens juste un peu différent, où les choses n'en font qu'à leur tête. Sibylle Grimbert, qui connaît bien ce pays et ses mœurs pour y avoir en quelque sorte grandi, en a ici rédigé le guide. Ce faisant, elle raconte l'amitié d'une vie.
