Librairie Blanche

Textus - de la tradition latine à l'esthétique du roman médiéval

par Charles MELA, Romaine Wolf-Bonvin

Crédits & contributions

EAN

Prix TTC

60,00

Sur commande

Titre disponible chez l’éditeur, commande possible sur demande.

Etymologiquement, le texte résulte d'un tissage. Remonter aux origines du mot, c'est découvrir le secret de sa longévité. De Cicéron aux arts poétiques médiévaux, d'Ovide à Alain de Lille, d'Horace aux goliards, le textus où se croisent fils de chaîne et de trame est toujours union des contraires, concordia discors qu'il revient à chaque œuvre de tramer en particulier afin d'habiller son sujet. A la fin du XIIe siècle, cette imagerie ou se recoupent champs littéraire et vestimentaire s'inscrit dans un vaste système de représentations édifié au fil du temps où se superposent les strates symboliques. Le texte de l'homme - à la fois créé et créatif - se calque sur celui de Nature, qui elle-même reproduit l'ouvrage du Créateur, ce grand tisserand qui revêt l'esprit de matière. Ecrire, c'est donc garder la Genèse en point de mire. En détailler les merveilles. Et rappeler aussi l'exil de l'Eden. C'est ce dont témoignent la trame ornée des romans et le patchwork des fabliaux. Dans Le Bel Inconnu et Amadas et Ydoine, dans Constant du Hamel et La Vieille Truande, le signe vestimentaire devient emblème. Ornements, couleurs, fourrures, hardes, dénudations ou parures se chargent de significations ambivalentes héritées de l'Antiquité latine, de la Bible et de l'exégèse. Mais alors que chez le théologien, le revêtement de la fable voile et révèle à la fois le divin, au poète médiéval de laisser entendre que si toujours le texte dérobe au regard, c'est là le gage de la fécondité littéraire.