Histoires indécentes du peuple Russe

Telles des ballerines à demi nues, les jeunes serves s'avancent sur une scène improvisée et, en cadence, en musique, sous les yeux des maîtres, fouettent la domestique qui d'ordinaire les punit. En cinq récits, Edouard Choulman nous décrit ces spectacles qu'imaginaient pour leur divertissement les barines russes du XIXe siècle et dévoile la violence qui présidait à l'éducation des filles de moujiks. Son art impudique et joyeux est cruel comme ces fêtes où l'érotisme s'accomplit dans la domination, mais la passion d'être juif et frère de toutes les hontes le nourrit en profondeur. C'est à dessein que la révolte de ce fils du peuple emprunte, pour mieux dépeindre une société à l'agonie, les accents de la désinvolture.