Librairie Blanche

Soleil dans une pièce vide

par Claude Esteban

Scénographies d'Edward Hopper

Crédits & contributions

EAN
  • ÉditeurUNES
  • Parution16 janvier 2026

Prix TTC

24,00

Pas encore paru

Ce titre n’est pas encore paru. Vous pouvez le réserver dès maintenant.

Soleil dans une pièce vide est un voyage unique dans la peinture d’Edward Hopper. Un voyage à la fois étrange et familier, tant les tableaux du peintre américain ont imprégné la culture populaire, dont les images fortes font aujourd’hui partie d’un patrimoine commun. Claude Esteban opère avec cette succession de courtes scènes une approche à rebours du regard critique, on pourrait au contraire dire qu’elle ressemble – à sa façon – à l’approche des objectivistes américains : il s’agit plus de décrire que d’imaginer, ou plus précisément d’imaginer par la description. Il s’agit d’être attentif à un détail, un vêtement, une atmosphère, une expression, une lumière, aux contours des êtres – et d’atteindre ainsi l’intériorité par le contour. En approches successives, délicates, comme des touches de peinture, mais par les mots. On se promène dans cette cinquantaine de tableaux familiers en revisitant la mythologie américaine du XXe siècle, des polars de Dashiell Hammett aux vedettes hollywoodiennes des années 1950, on passe du sud rural aux lumières de Broadway, avec cet homme et cette femme accoudés en oiseaux de nuits au comptoir d’un café, ce couple qui s’explique sous la lampe blafarde d’une terrasse en bois, ces deux femmes qui partagent un chop suey au restaurant, ou la lumière du soleil qui vient traverser une pièce vide. Le paradoxe de ce livre est que les images suffisent, et que c’est précisément parce qu’elles suffisent qu’elles possèdent la charge suffisante d’émotion, de suggestion, de réalité, pour passer dans les mots, pour devenir avec les mots ce que la peinture fait d’elles : des histoires. Esteban fait vivre ces personnages, il révèle ce qu’il se passe au moment de la toile, met à jour ce qui précède et ce qui va suivre, dans la saisie de l’instant. Il trouve des gestes, des habitudes, des émotions à ces hommes et femmes. Tout, le décor, les vêtements, les objets, participe d’une attention aux êtres qui vient souligner avec une grande prévenance leur solitude. En leur donnant des mots, il leur donne une épaisseur, une vie insoupçonnée. Il soulève simplement le voile d’évocation des images pour révéler tout leur drame, tout le mystère de leur présence. Claude Esteban nous restitue le mystère des êtres, nous y donne accès sans pourtant jamais le révéler tout à fait dans un jeu merveilleux d’ombre et de lumière.