Franz Liszt et Marie d'Agoult

Dans le voyage en Italie de Franz Liszt, cet "amoureux de peinture et de sculpture parce qu'il n'y entend rien", nombreux sont les chefs-d'oeuvre vus qui, sans donner leur nom à une composition, enrichissent à coup sûr l'imaginaire d'un artiste, d'un "enfant du siècle" à la recherche, dans les autres arts, d'émotions qu'il transpose en musique. Les catalyseurs s'appellent Giotto, Léonard de Vinci, Titien, mais aussi, Dante, saint François d'Assise, Pétrarque... C'est à la découverte, pour Liszt, de ces oeuvres d'art que le lecteur est ici convié. Nous les connaissons parce que la "compagne de voyage" de Liszt, Marie d'Agoult, note avec constance les lieux visités, les réactions advenues ‒ communes ou individuelles, partagées ou divergentes, en ces années 1837, 1838 et 1839. C'est elle, principalement, qui donne matière à ce livre. Leur long séjour s'est déroulé en Italie du Nord et à Rome, étape importante s'il en est. Naples, étape envisagée, n'a jamais été atteinte. Du lac Majeur à Pavie, de Milan à Venise, de Gênes à Florence, de Pise à Rome, d'Assise à Arezzo, ce qu'ils voient est d'une exceptionnelle qualité ; les oeuvres qu'ils contemplent, les artistes qu'ils mentionnent sont, au xxie siècle, installés dans la conscience collective : les ateliers des sculpteurs de l'Antiquité Praxitèle, Lysippe, Léokadiès ; les peintres Giovanni Bellini, Dürer, Léonard de Vinci, Véronèse, Titien ; les sculpteurs Donatello, Jacopo Sansovino, Bartolini ; les architectes Palladio, Longhena et Michel-Ange pour les trois arts... Cet ouvrage rend compte, sobrement, de démarches constituant des pages importantes de l'histoire du Romantisme. La lecture est prolongée par la reproduction sur CD d'oeuvres musicales de Franz Liszt, directement inspirées par ce voyage.