Librairie Blanche

Nietzsche au piano

par PAJAK Frédéric

Crédits & contributions

EAN

Prix TTC

15,00

Sur commande

Titre disponible chez l’éditeur, commande possible sur demande.

Nietzsche a quitté sa patrie en 1886. Il vit désormais entre Nice, Sils Maria et Turin, à la recherche d’un climat qui épargnerait ses nerfs, ses yeux, sa tête, son estomac. C’est un exilé ; il abomine l’Allemagne, sa langue, sa religion, sa cuisine. Il s’est débarrassé de Dieu et voilà qu’il veut provoquer la naissance d’un monde nouveau, inspiré par une esthétique nouvelle. Mais qu’est-ce que l’esthétique, quand on n’a que dédain pour l’architecture et la peinture ? C’est évidemment la musique. Il se déclare musicien avant tout, et c’est parce qu’il est musicien qu’il peut être philosophe. C’est donc par la musique qu’il veut dynamiter son époque et la civilisation judéo-chrétienne. Curieuse utopie que celle de ce solitaire intraitable, visionnaire, attaché à pourfendre le nihilisme. La musique salvatrice ne sera pas la grande musique allemande, celle de Bach et de Beethoven qu’il admire ; et encore moins celle de Wagner, qu’il a fini par exécrer. Non, cette musique du monde nouveau sera méditerranéenne ; elle est à retrouver dans les chœurs antiques et dionysiaques de l’Antiquité — dont toute trace est effacée. L’utopie de Nietzsche est extravagante ; lui-même ne pouvait que s’y perdre. À sa vision de la musique est attaché irrémédiablement son destin ô combien tragique.