Jamais plus nous ne boirons si jeunes
par Anne Burlat
Crédits & contributions
- Éditeur5 SENS
- Parution15 novembre 2025
Prix TTC
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Dans un manoir un tantinet délabré, vit un groupe de jeunes gens qui auraient peut-être eu envie de jouer à Jules et Jim (mais qui sont trop nombreux et même pas multiples de trois). Ils ont en commun quelques goûts – bouquins, musiques, théories, jeans évasés ou pas du bas –, et de nombreux dégoûts (en gros, tout ce qui se fait alors en matière de mœurs). Ils sont assez doués pour l’organisation des désordres et des jeux. Ils souhaitent explorer et pratiquer des modes neufs, amusants, mais excessivement civilisés, de rapports sociaux. Cultiver l’étonnement empathique. Leur blason : « tant que nous ne serons pas immortels, nous serons insatiables ». Leur objectif affiché est de changer la tronche du monde occidental. Leur objectif occulte, c’est une vie entière passée rien qu’à rigoler... Ce sont des années jubilatoires : le travail peut s’éviter, la recherche d’expédients est une activité ludique, on vient juste d’apprendre à boire trop. On a commencé à beaucoup fumer parce que la cigarette accompagne admirablement les variations émotionnelles. Le cumul des excès n’a encore que des effets esthétiques, le sexe n’est pas un danger sanitaire, on met un point d’honneur à le pratiquer à tort et à travers, les vieux ont trente-cinq ans. Dans la troupe, il y a deux filles et un nombre indéterminé, en tous cas fluctuant, de garçons. Les deux filles (ne s’appellent pas mais) auraient mérité de s’appeler Mildred Fournaise et Eva Minsk.
