L'ENFANCE DES SENS POUR UN NATURALISME ATHÉE

Le réel est un problème, ce n’est pas une évidence. Du moins, passé le cap des habitudes, celles de l’enfance, la maturité apparaît à la manière d’une succession de problèmes à résoudre. L’évidence du réel n’est plus ce qu’elle était. J’ai pleinement ressenti cette difficulté lorsque, préadolescent, des cauchemars et des terreurs venaient interférer avec le réel pour s’y entremêler complètement, excédant le sommeil pour continuer à se perpétuer durant l’éveil, plus généralement le soir, au point de ne plus parvenir à différencier le rêve de la réalité. Comment se fier dès lors à un cerveau, dans le cadre de la connaissance ou du rapport au réel, lorsqu’il est capable de ressentir des affections qui n’existent pas et de créer des images, pour ne pas dire des expériences fictives, sans la moindre complicité de notre volonté ?