Bloy et la « colossale question d'Israël »

La décision du tribunal de Bobigny (13 novembre 2013) de censurer certains passages du SALUT PAR LES JUIFS de Léon Bloy, au même titre que plusieurs ouvrages antisémites édités par la maison d'édition Kontre Kulture (Alain Soral), a mis de nouveau en lumière l'idée reçue totalement infondée selon laquelle Léon Bloy serait un auteur antisémite. On ne peut accepter - notamment dans la perspective du jugement en appel en octobre prochain - que celui dont la solidarité avec les Juifs fut reconnue par Bernard Lazare et Franz Kafka, soit mis sur le même plan qu'Edouard Drumont (l'auteur de LA FRANCE JUIVE), contre lequel justement LE SALUT fut écrit. C'est « pour la justice et pour rendre gloire à Dieu dont les promesses à Israël sont in aeternum et ne peuvent être effacées » que Bloy a écrit ce qu'il considérait lui-même comme « le témoignage chrétien le plus énergique et le plus pressant en faveur de la Race aînée, depuis le onzième chapitre de saint Paul aux Romains ».